Ce texte se retrouve à quelques variantes près dans un texte plus général mais m'a semblé être utile par lui même.
LE RESPECT DE LA PERSONNE AUTISTE
Quand une personne autiste
ne fait pas ce qu'on attend d'elle, avant de dire qu'elle ne veut pas, ou
qu'elle met de la mauvaise volonté, il faut toujours se demander
En premier lieu si elle a compris ce qu'on attend d'elle.
Deuxièmement, sachant
qu'elle comprend notre attente, on doit se demander si elle sait
faire ce qu'on attend d'elle.
Troisièmement, ne négliger aucune tentative de communication
de la personne autiste, quand bien même elle serait à peine amorcée voire
inappropriée. Encourager, au contraire, l'expression par les moyens les mieux
adaptés au niveau de communication de la personne.
Après s'être assuré
qu'elle a bien compris notre attente et qu'elle est capable de le faire et que
nous n'ayons pas pu ou pas su détecter une tentative de communication, et
seulement après cela, on peut déduire que la personne autiste ne veut pas. Il
convient alors d'essayer de comprendre pourquoi.
Il y a assez souvent une
explication relativement simple et concrète : par exemple, gène ou douleur
provoquée par ce que nous attendons de la personne ou le souvenir d'une gène
ou douleur lors d'une expérience similaire. Ceci est important car ce refus
peut nous aider à mieux comprendre cette personne, à mieux la respecter.
A ce niveau, connaissant la
raison du refus, on pourra, en fonction de l'importance de l'action attendue,
soit accepter ce refus comme une attitude légitime, soit essayer de faire
comprendre l'importance de notre attente et essayer de motiver la personne
autiste à la satisfaire.
Cette position est très importante dans la mesure où, très souvent, la
personne autiste ne sait pas nous faire comprendre ses propres difficultés,
elle ne sait pas nous dire: "je ne
comprend pas ce que tu veux" ni "Je ne sais pas faire ce que tu attends de moi", cela est
justement sa difficulté.
Or si nous pensons que cette personne ne veut pas faire ce qu'on attend
d'elle, nous allons insister directement, sans nous rendre compte de l'inutilité
de notre démarche puisque la personne ne comprend pas, tout au moins tant que
nous continuons d'employer le même langage ou que nous n'essayons pas de nous
assurer de sa capacité à accomplir ce que nous attendons d'elle.
Une telle attitude conduit presque obligatoirement à une crise ou
à un repli encore plus profond. En acceptant son handicap, nous
respectons son droit à la différence, en acceptant son droit à la différence
nous lui donnons une chance de faire des progrès et d'utiliser au mieux ses
potentialités.
En gardant ces remarques à l'esprit, la manière dont nous nous
comportons avec les enfants autistes ne doit pas être différente de celle que
nous avons avec les autres enfants : respect de leurs préférences en leur
apprenant aussi à respecter celle des autres personnes avec lesquelles ils
vivent. Cet apprentissage doit bien entendu tenir compte des difficultés de
communications et de compréhension des situations sociales de ces personnes.